Idées reçues
ET FAUSSES SUR LA SURDITÉ AINSI QUE SUR LE CODE DE LA LFPC (LANGUE FRANÇAISE PARLÉE COMPLÉTÉE)
Idée reçue no 1
Une personne sourde n’entend rien
La grande majorité des personnes sourdes ont des restes auditifs plus ou moins importants et la surdité totale est très rare. Il existe deux types (transmission et perception) et quatre degrés de surdité (légère, moyenne, sévère et profonde), voire cinq si l’on compte la cophose = surdité totale).
L’appareillage permet une meilleure récupération auditive.
Il est important de distinguer « entendre » et « comprendre » ! Une personne sourde peut réagir à un bruit de voix et ne pas comprendre ce qu’on lui dit.
Idée reçue no 2
Les personnes sourdes sont muettes
La surdité est liée à une atteinte des organes de l’audition : cochlée, osselets, nerf auditif, etc. Cela n’affecte pas les organes de la parole (cordes vocales, larynx, pharynx…), et donc n’empêche pas de prononcer des sons. Mais le fait de ne pas entendre – ou entendre de manière déformée – les sons rend très difficile leur production : comment contrôler des sons que l’on n’entend pas ?
Les enfants qui bénéficient de code LPC parlent. Ils apprennent ou ont appris avec leurs parents, un-e orthophoniste, un-e codeur/codeuse-interprète en LPC, un-e logopédiste, etc.
Idée reçue no 3
Lire sur les lèvres permet de tout comprendre
Lire sur les lèvres est très difficile et ne permet de comprendre qu’environ 30 % des paroles prononcées. Il existe notamment beaucoup de “sosies labiaux”, se sont des sons différents qui présentent la même forme des lèvres (ex. : p, b, m), ou des sons invisibles (ex. : k, g, r, ll, ng) sur les lèvres.
Les phrases « il mange des frites » et « il marche très vite » se lisent de manière identique sur les lèvres !!!
Pour un accès à la totalité de la langue parlée et écrite, les personnes sourdes ou malentendantes ont besoin que la lecture labiale soit complétée par d’autres moyens : les sous-titres, les gestes, ou avec le code de la LfPC.
Idée reçue no 4
La langue française est maîtrisée par toutes les personnes sourdes et malentendantes
Les entendants acquièrent leur langue maternelle, soit ici le français, par “bain linguistique”, par le simple fait d’entendre parler français autour d’eux. Les personnes sourdes et malentendantes ne bénéficiant pas de ce bain linguistique ne peuvent pas apprendre cette langue “naturellement”. Il faudra un apprentissage adapté – d’où l’intérêt de faire appel à des professionnels de la surdité.
Idée reçue no 5
Une personne sourde ou malentendante qui porte un (des) appareil(s) auditif(s) ou un (des) implant(s) entend normalement
La grande majorité des personnes sourdes ont des restes auditifs plus ou moins importants et la surdité totale est très rare. Il existe deux types (transmission et perception) et quatre degrés de surdité (légère, moyenne, sévère et profonde), voire cinq si l’on compte la cophose = surdité totale).
L’appareillage permet une meilleure récupération auditive.
Il est important de distinguer « entendre » et « comprendre » ! Une personne sourde peut réagir à un bruit de voix et ne pas comprendre ce qu’on lui dit.
Idée reçue no 6
Les bruits ne gênent pas les personnes sourdes et malentendantes
Au contraire, les personnes sourdes appareillées ou implantées peuvent être gênées par des bruits trop forts, car ceux-ci sont amplifiés par leurs appareils. Beaucoup de personnes sourdes et malentendantes sont très sensibles aux vibrations. Une ambiance bruyante est difficile à supporter pour une personne sourde ou malentendante appareillée car tous les sons sont amplifiés.
Idée reçue no 7
Un appareil auditif ou un implant permet de comprendre la parole
Pour les surdités sévères ou profondes, les sons perçus avec les appareils sont déformés et ne permettent pas toujours de comprendre les paroles. Il faut alors un travail important de compensation pour que la personne sourde devine les mots mal perçus afin de reconstituer le message, ce que l’on appelle la suppléance mentale.
Idée reçue no 8
La langue française est maîtrisée par toutes les personnes sourdes et malentendantes
La question à se poser est : y a-t-il des personnes qui sont dépendantes de la langue française (ou n’importe quelle langue) ? NON ! C’est la même chose avec le code de la LfPC : c’est un outil de communication. Il y a tellement de situations, dans la vie, où le code n’est pas présent à côté de la personne sourde ou malentendante que ces personnes-là n’en seront jamais dépendantes du code, bien au contraire !
Jérémie Boroy, adulte sourd profond, explique très bien, dans cette vidéo, que le code LPC ne limite pas l’autonomie des personnes sourdes ou malentendantes. Il dit aussi que la personne sourde ou malentendante doit aller jusqu’au bout (de son apprentissage du décodage), pour être le meilleur possible et ainsi, avoir le choix, lorsqu’elle en aura besoin, d’utiliser le code.